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Les lieux où sont morts les soldats de Chéneché: BERGIER Joseph

Sodat BERGIER Joseph tombé à Ville sur Tourbe (Marne) le 25 septembre 1915, il combattait au sein du 3éme RI colonial.

Sources:http://www.chtimiste.com/

Récit des circonstances de sa mort:

Le 25 septembre 1915:

Le jour paraît, gris et humide ; l'heure H est fixée à 9h15... Un commandement part : « En avant! Vive la France !! » Sans hésitation, sur toute la largeur de l'immense front, les fantassins bleus bondissent au-dessus des parallèles de départ et s'avancent en vagues simultanées et correctement alignées.

La surprise de l'ennemi est si complète que ses tirs de barrage restent sans intensité.

Les premières positions à conquérir se composaient d'un lacis de tranchées formant une série de lignes très fortes, mais dont la plupart des éléments pouvaient heureusement être observés à vue directe. D'ailleurs, nos avions, munis de télégraphie sans fil, continuaient à se mouvoir dans le ciel pluvieux et à observer les faits et gestes de l'ennemi.

Certaines organisations de celui-ci, comme la Main-de-Massiges et la butte du Mesnil, constituaient de véritables forteresses avec abris blindés, à l'épreuve des projectiles les plus puissants, et communications souterraines.

La butte du Mesnil possédait, en outre, des tranchées de soutien établies à contre-pente dans les bois ; elles échappaient ainsi à la vue de nos observatoires. Une organisation identique existait à l'est de la Main-de-Massiges, entre l'Arbre-aux-Vaches et l'ouvrage Pruneau.

Au sortir des parallèles de départ, les vagues d'assaut successives n'étaient séparées que par un intervalle de cinquante à cent mètres.

Sur presque tous les points, elles ne tardèrent pas à se fondre en une ligne unique, ligne qui manqua souvent d'ordre et de cohésion, nos soldats se mettant alors à courir individuellement vers les objectifs assignés à tous. Heureusement, nos pièces lourdes avaient si complètement haché les réseaux qu'en de très nombreux secteurs du front attaqué nous atteignîmes les tranchées d'un seul élan.

Notre progression se poursuit alors, malgré les mitrailleuses et la mousqueterie.

Tous les boyaux sont bondés de cadavres allemands, fauchés par notre terrible préparation d'artillerie

Mais nous n'occupons pas avec autant de facilité les centres puissamment fortifiés que les Allemands avaient établis en maints endroits de leur première ligne.

Nos soldats ne les enlèvent qu'au prix des plus héroïques sacrifices.

Main de Massiges

La 2e Armée opérait dans la partie de droite du champ de bataille, de Ville sur Tourbe au bois du Trou Bricot. A l'est de son front, l'attaque avait été confiée au 1e Corps colonial, qui devait enlever un des plus formidables bastions de la ligne ennemie : cette Main-de-Massiges pour laquelle, en janvier et février, s'étaient livrés de si rudes combats.

Les défenseurs, qui représentaient l'élite des troupes du Kronprinz, avaient reçu l'ordre de tenir coûte que coûte.

Leur armement semblait défier les plus vigoureux assauts.

Entraînée parle général Marchand, la 2e division coloniale se rue avec le plus magnifique entrain sur les pentes du promontoire. Accueillie par un feu des plus violents, elle n'en poursuit pas moins son avance audacieuse qui la conduit aux premières tranchées ennemies, dans lesquelles s'engage une furieuse lutte à la grenade.

C'est en vain que les feldgrau reçoivent des renforts : nos marsouins ont juré de ne pas lâcher prise; et, bien que leurs rangs s'éclaircissent, ils pénètrent toujours plus avant parmi le redoutable lacis des boyaux et des sapes.

Le 21e régiment colonial a reçu pour mission d'enlever la cote 191 et la caponnière de l'Arbre-aux-Vaches.

Pour s'emparer des deux premières lignes, il engage une âpre lutte contre un adversaire tenace, sous des barrages d'artillerie et des feux croisés des mitrailleuses.

Puis les projectiles se faisant plus rares, nos vagues d'assaut précipitent leur course...

Sur un autre saillant de la Main-de-Massiges, le 23e régiment colonial supporte de terribles feux sans qu'il songe à reculer ou à ralentir son élan.

Les hommes gravissent les pentes au chant d'une Marseillaise endiablée.

Dans le secteur de « l'Annulaire », le 4e régiment colonial, en dépit des plus lourdes pertes, brise partout les contre attaques ennemies et s'organise sur les objectifs qu'il vient de conquérir.

A la fin de la journée, la Main-de-Massiges est à nous, mais il va falloir plusieurs jours de lutte pour en repousser définitivement ses anciens possesseurs.

Malgré une grave blessure du général Marchand, la 2e division coloniale a gardé jusqu'au bout le même mordant, la même cohésion, et elle a bien mérité sa magnifique citation à l'ordre de l'Armée.

A l'est de la Main-de-Massiges, en avant de l'ouvrage Pruneau qu'il occupait, le 3e régiment colonial avait reçu comme objectifs le village de la Justice et le petit bois de l'Oreille.

Une effroyable averse de projectiles l'accueille presque au débouché de la parallèle de départ.

Les commandants Posth et Raudot et un grand nombre d'officiers roulent à terre pour ne plus se relever

Une tempête de malédictions s'élève des rangs de nos marsouins lorsqu'ils constatent qu'en face d'eux les fils de fer de l'ennemi ont échappé au pilonnage de l'artillerie.

Néanmoins, à force de vaillance et d'opiniâtreté stoïques, ils atteignent la première tranchée adverse, et s'y maintiennent au prix des plus cruels sacrifices.

Le lieutenant-colonel Condamy, qui commande le régiment, est sorti avec la seconde vague. Auprès de lui se tiennent le capitaine Madec, son adjoint, et l'adjudant Faucher.

Il arrive jusqu'à la tranchée ennemie et s'y jette.

A ce moment, les Allemands prononcent une violente contre-attaque.

Donnez-moi un fusil, demande Condamy aux soldats qui l'entourent.

On lui en passe un.

Il prend place au parapet et commence le coup de feu. Mais à peine a-t-il brûlé quelques cartouches qu'il reçoit une balle dans la bouche et tombe inanimé au fond de la tranchée. C'est en vain que le capitaine Madec lui prodigue ses soins.

Le colonel meurt dans les bras de son adjoint, tandis que l'adjudant Faucher s'effondre sur eux, frappé au cœur par une balle.

Furieux delà mort du chef et jurant de le venger, le 3e régiment colonial ne veut pas entendre parler d'abandonner le terrain et tend toutes ses volontés vers la victoire.

A la suite d'un combat acharné à la grenade, les marsouins s'emparent d'un important réseau de retranchements.

Cette lutte se poursuit sur plusieurs points durant quatre jours; et, le 29 septembre, l'offensive du régiment reprend avec une intensité qui achève de démoraliser l'ennemi et de faire tomber ses défenses.

Plans du champ de bataillePlans du champ de bataille

Plans du champ de bataille

ruines de Ville sur Tourbes
ruines de Ville sur Tourbes
ruines de Ville sur Tourbes
ruines de Ville sur Tourbes
ruines de Ville sur Tourbes

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vue actuelle

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